Je vois une Jeune fille
Je sais qu’elle s’appelle Clémence
Je remarque une certaine aisance
Je souligne qu’elle est blonde
J’ignore si son ami a faim
Je pense qu'elle vient de la Mer
Je suis sûr que c'est quelqu'un de bien
Je me demande ce que fait son copain
Je parie que son père est politicien
Je refuse que son frère soit électronicien
Je vois clémence l’enfant aérien
Portrait à 6 mains
Autoportrait d’un escroc
Mon métier consiste à mentir le plus possible en incitant au vote. A contredire et à baratiner le plus possible. C’est un métier d’Homme parce que lorsqu’il ouvre le bec, l’homme a envie de faire parler de lui, ensuite parce que lorsqu’il y a plusieurs hommes dans l’assemblée, ils veulent tous séduire mieux les uns que les autres.
Un métier humain
Je suis un escroc (enfin un politicien)
Il y a eu Hollande, il y a eu Sarkozy, il y a eu Mélenchon, il y a eu Chirac, il y a eu Valéry, et maintenant il y a moi. Je suis cette année le symbole du parti de la jeunesse et de la liberté.
Je suis l’Homme le plus équilibré des primaires, le plus jeune, le plus avisé et mon travail consiste à faire de belles promesses.
C’est la règle.
Et puis il y a le moment qui arrive forcément dans une vie, le seul moment de vrai repos, de repos absolu. Le repos du politicien.
Vous avez passé cinq années à l’Elysée à fond, vous rentrez dans le commun des mortels et vous tombez dans une polémique historique au sein de cette minuscule revue de presse, cette petit faute stupide (qui n’est pas intentionnelle, je tiens à le préciser puisque les journalistes ignorent que la faute est humaine) qui vous suit sans relâche et vous guette en dehors de votre cadre idéal. Et là, c’est le vrai repos, le repos immense. Vous avez déjà perdu vos cheveux, puis très vite votre taille de guêpe. Plus rien n’a d’importance, vous n’êtes plus ce grand baratineur, les paparazzis se relâchent, votre esprit se libère, vous savez que vous allez entrer dans l’Histoire.
Un grand frère... à la manière de Desnos
Il avait la gueule de bois,
Et ne savait pas sur quel pied danser,
C’était un grand frère bourré.
Il ne dansait pas devant le buffet,
Et chantait comme une seringue,
C’était un grand frère complètement pété.
Mais un jour il tourna de l’œil,
Et se mit à compter les étoiles,
C’était un grand frère en soirée.
Il était au pied du mur,
Il perdait le fil de ses idées,
C’était un grand frère désorienté.
Mais un jour il revint sur Terre,
Et il reprit du poil de la bête,
C’était un grand frère.
C’était mon grand frère...
Poème à 6 mains
Un épervier contemplait l'horizon,
Des échos lointains résonnaient dans sa tête.
L'Homme de minuit se précipita dans le ciel,
Une nébuleuse ensoleillée l'encercla.
Le néant terrestre s'étendait au-delà de la mer,
Des larmes humides s'écoulaient de son coeur.
Six étoiles se conjuguant en douceur...